Fermement soutenu par Luis Rubiales malgré la révolte de 15 frondeuses depuis quelques mois, Jorge Vilda est monté au créneau pour dénoncer le comportement "inacceptable" du président de la Fédération après son baiser forcé à l'égard de Jenni Hermoso.
Luis Rubiales perd de plus en plus ses rares soutiens. Y compris de la part de ceux qu'il considérait dans son cercle très proche. Lâché par les clubs de Liga, 81 joueuses - dont les 23 championnes du monde - et vivement critiqué par le Gouvernement après son baiser forcé sur la bouche de Jenni Hermoso lors de la remise des médailles après la victoire des Espagnoles en finale de la Coupe du monde féminine le 20 août dernier face à l'Angleterre, le président de la Fédération s'est désormais mis à dos Jorge Vilda.
Sur la scelette depuis septembre 2022 après que 15 joueuses se soient mises en retrait de la sélection pour dénoncer ses méthodes de travail (trois ont finalement disputé le Mondial), Jorge Vilda a toujours été soutenu par Luis Rubiales, qui était prêt à offrir une prolongation au sélectionneur après le titre historique acquis par la Roja en Océanie. Mais ce dernier a reçu un violent uppercut de la part de l'entraîneur, qui a également fustigé le comportement "inapprorié" du patron du foot espagnol à l'égard de l'attaquante de Pachuca. Le tout 24 heures à peine après l'avoir applaudi lors de son discours à l'assemblée générale de la Fédération.
"Je condamne toute attitude machiste"
Dans un communiqué transmis aux médias espagnols, Jorge Vilda est monté au créneau pour dénoncer "l'atmosphère indésirable" qui règne depuis le dérapage de Rubiales, éclipsant totalement l'exploit sportif réalisé par les coéquipières de Jenni Hermoso.
"Il ne fait aucun doute que ce comportement est inacceptable et ne reflète en rien les principes et les valeurs que je défends dans ma vie, dans le sport en général et dans le football en particulier. Je condamne sans réserve toute attitude machiste, indigne d'une société avancée et développée. Mon travail en tant qu'entraîneur national des féminines a toujours été axé sur la réussite sportive, mais aussi sur la promotion d'initiatives en faveur de l'inclusion, du respect et de l'égalité. Je réitère mon engagement indéfectible pour la promotion d'un sport qui soit un modèle d'égalité et de respect dans notre société", écrit le sélectionneur espagnol, qui ne glisse aucun mot sur une éventuelle démission malgré le départ d'une partie de son staff.
Onze personnes, dont six membres du staff de Vilda chez les A, ont renoncé à leur poste pour soutenir l'ancienne attaquante du Barça et du PSG. Ils ont également tenu à rendre compte d’un "événement particulièrement blessant" s’étant produit la veille, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération espagnole. "Plusieurs membres féminins du staff technique ont été forcés de se tenir au premier rang" lors de la salve d’applaudissements réservée à Rubiales, qui refusait alors de démissionner.