Est-ce vraiment de ce club septuagénaire qu'il s'agit ; et qui a vu passer - autrefois - dans son écurie de grandes figures du football ivoirien qu'étaient : Kallet Bially, Lebry Manawa Jérôme, Pascal Miezan, Gnahoré Depié Émile, Lago Grébo Patrice, Lué Ruffin, Moumouni Fofana, Maguy Serge Alain ... avec sa légendaire cohorte de joueurs internationaux de grands pays de football d'antan. On ne cessera jamais de citer les Nigerians Rashidi Yekini, Thompson Oliha, les Ghanéens James Sinama Smith, Ebo Memb's, Abdul Razak Tanko, les Sierra-Leonais Brima Kamara, Ismaïl Dayfan, le Camerounais Joseph Antoine Bell... De grands noms de l'histoire du football Africain qui ont traversé de belles époques en étant joueurs dans ce club de légende ?

Est-ce vraiment de cette équipe pour laquelle s'écriaient à tue-tête (et surtout administratifs de la débauche d'énergie des joueurs Oyés) sur les ondes de Radio Côte d'Ivoire nos plus grands commentateurs sportifs Boubacar Kanté, Jean Louis Fara Touré, Jean-Baptiste Kacou Bi... dont les narrations de matchs inspiraient l'ancienne radio Africaine : Africa No1 et même des sujets du très renommé chroniqueur français Gérard Dreyfus sur la fameuse RFI ?

Est-ce vraiment de ce club qu'il s'agit et qui est la première équipe ivoirienne à avoir remporté (pour la Côte d'Ivoire) le trophée de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe (devenu la Coupe de la Confédération) en 1992, puis la victoire de 1999 et qui a décroché la première édition de la Super Coupe d'Afrique (en 1993) ? Est-ce vraiment cette équipe qui a connu et qui a vu passer des techniciens chevronnés tels que les Ivoiriens Kablan Sampon, Yeo Martial, le Malien Mamadou Keita, l'Algérien Rachid Cheraldi, le Ghanéen Ibrahim Sunday, le Belge René Taelman, le Bulgare Yanko Dinkov ? 

Est-ce vraiment de cette équipe dont on parle aujourd'hui avec autant de propos fâcheux que de mots niais frisant la moquerie dans les rues, les espaces publics et surtout sur les réseaux sociaux où " le monde des Vert et Rouge part en couilles..." Est-ce l'Africa sport ? Celle des Oyés, des Aiglons, des Membres Associées... qui souffrent le martyre et les complaintes de sa propre déchéance. À l'époque, cette équipe n'était pas encore ce qu'elle est devenue et, fatalement, ses petits malheurs n'avaient pas le même écho. La déception peut être tellement forte que ses performances de la dernière décennie, plus alarmantes encore après avoir atteint les sommets (dans les années 60 et 70 ), côtoyé la perfection (dans les années 80 et 90 ; et au début de la période 2000), se sont enlisées au fil de ces récentes années dans une médiocrité brouillonne. 

Cet Africa-là, celui de nos jours est comparable à une carcasse de voiture sans son moteur. Et pourtant, l'Africa sport ne doit en aucun cas, aller à la casse. Il faut la réparer et lui détacher de toutes les fausses pièces détériorées et rouillées qui lui sont collées. Elle a perdu toutes ses forces motrices : d'esprit de gagneur (d'un Guedé Gba Ignace), de l'abattage tout terrain (d'un Lignon Nagbeu Georges), de la finesse sur chaque bout de la pelouse (d'un Taofik Malick) et la maestria d'un Sékou Bamba de Karamoko qui ne s'avouait jamais vaincu. Comment faire revivre ce club, l'orienter au prétexte qu'il n'éclabousse plus vraiment les écrans, qu'il n'enchante plus comme avant, qu'il a cessé d'être le maître des rectangles verts? Peut-être faut-il lui rechercher un autre souffle de vie qui le poussera vers de nouvelles conquêtes. Vivement ! 

Attention ! La route va être longue pour les Vert et Rouge. Il faut éviter un syndrome. Il ne faudrait surtout pas que l'Africa sport "disparaît" comme l'ont été ces anciens grands clubs du continent : FC 105 du Gabon, Canon de Yaoundé, Iwuanyanwu d'Oweri, Hafia de Conakry...