Du jeu produit. Jalel Kadri a aussi eu raison de maintenir Yassine Meriah malgré la vague de critiques qui a précédé ce choix et de préférer Dylan Bronn à Nader Ghandri dans la charnière centrale à trois avec Montasser Talbi.
Il n’a pas eu tort non plus de confirmer Mohamed Drager sur le côté droit et surtout de renouveler sa confiance en Ali Abdi sur le flanc gauche aux dépens de Ali Maâloul, élément incontournable de la sélection quel que soit le degré de sa forme du moment. Au milieu de terrain, il a abandonné la formule de trois récupérateurs pour parier sur le duo Issa Laidouni et Elyès Skhiri, auteurs d’un rôle primordial dans les deux transitions défense-attaque et attaque-défense. Ce fut un succès tactique éclatant avec un Issa Laidouni au four et au moulin, gagnant quasiment tous les duels, impressionnant et galvanisant ses partenaires et intimidant ses adversaires. Il se donnait tellement à fond dans son rôle qu’il n’avait pas « accepté » d’être changé au moment où ses coéquipiers avaient encore besoin de sa présence rassurante sur le terrain avant de se plier à la décision sage de son coach qui voulait le ménager et le garder pour les autres batailles. Le capitaine de l’équipe Youssef Msakni a eu la même réaction car, lui aussi, a beaucoup donné en vaillance, en replis défensifs de soutien et en maintien de l’équilibre du dispositif pour faire un meilleur quadrillage du terrain. En pointe, le meilleur choix à faire était d’opter pour Issam Jebali, un attaquant athlétique et fort dans les duels aériens qui avait bien pesé sur l’axe central adverse qui est la première rampe de lancement des attaques qui partent de la base arrière et a réussi à le neutraliser. Une option qui n’était pas facile aussi car le prix à payer était d’écarter pour ce match un autre pilier et incontournable élément de la formation de départ qu’est Wahbi Khazri. Après le rendement exceptionnel de Issam Jebali malgré le but tout fait raté peu avant la mi-temps, Wahbi Khazri s’est rendu à l’évidence et, en bon coéquipier soucieux de l’intérêt du groupe, il ne pouvait que féliciter son remplaçant du jour pour sa prestation. Avec cette alchimie réussie, un état d’esprit conquérant, une bonne communication avec le groupe pour le rendre plus soudé et solidaire, on peut dire enfin qu’on a une équipe capable de viser haut. Passer au deuxième tour, ces Aigles de Carthage remodelés et bien requinqués peuvent le faire. Première condition et nouvelle épreuve : franchir l’obstacle australien.