Que pensez-vous de la gestion du football ivoirien durant cette décennie ?
"Jacques Anouma et Sidy Diallo, ce sont deux personnalités différentes. Et au niveau du tempérament et au niveau de la vision, mais avec pour objectifs les mêmes résultats. Ce sont les méthodes qui diffèrent. Vous verrez qu’il y a pas mal de personnalités qui étaient avec Jacques Anouma qui sont restées avec Sidy Diallo. C’était normal que ces compétences fussent mises à contribution parce qu’elles auraient une somme d’expériences qu’il fallait quasi inéluctablement mettre à la disposition de la fédération pour poursuivre le rayonnement du football ivoirien. Mais, la différence, c’est que beaucoup de joueurs étaient vieillissants ou avaient pris leur retraite internationale.
La force de frappe qui faisait se lever les foules, l’attraction majeure, n’était plus là. Mais, Sidy, avec son charisme, conduisait la machine. Il joue une finale de CAN en 2012 et une autre en 2015 qu’il remporte C’est dix sur dix. Jacques Anouma aussi, c’était dix sur dix au regard du rayonnement international, de la qualité exceptionnelle des joueurs, deux coupes du monde disputées, une finale de CAN en 2006.
La même année, on a participé pour la première fois à la coupe du monde. On a onze joueurs titulaires, onze remplaçants et des réservistes du même talent et du même niveau. Moi qui suis un esthète du football, que j’aille regarder des matches sur des pelouses où les gars se crêpent les chignons, taillent les balles et s’illustrent par des loupés incroyables, c’est vrai que ça manque. J’ai été obligé de prendre du recul.
Pas que je l’ai fait à dessein, mais ce spectacle soporifique, insipide, qu’il m’était donné de voir, pour l’expert que je suis, ne me satisfaisait pas. C’est pour cela que j’ai regardé de loin. Mais, comme si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère vient à toi, je suis dans le football."