Qu'est ce qu'il s'est réellement passé avec la sélection nationale de football du Tchad ? Pour qu'elle se retrouve disqualifiée des compétitions de la Can 2021... Pour comprendre cette situation, il faut remonter le temps et le cours des querelles intestines dans le football Tchadien.
Depuis le début de l'année 2021, les activités sont à l’arrêt à la Fédération Tchadienne de Football Association (FTFA). L'État a retiré la délégation de pouvoirs à la FTFA à cause du malaise (entre dirigeants) qui règne dans la Fédération.
Le Président sortant, Mouctar Mahmoud ne veut point céder le fauteuil à la suite de sa réélection contestée, à l'Assemblée générale du 12 Décembre 2020. Des dirigeants de clubs disent niet. Certains ont même fait circuler une pétition pour le pousser à un départ forcé.
Il est dit dans la presse locale que Mouctar Mahmoud a des appuis et soutiens forts. Il est quasiment intouchable.
Le Ministre des sports, lui, fait un constat alarmant des résultats des équipes nationales et des clubs. Il stigmatise les dirigeants de la Fédération. Il leur impute la responsabilité. Ses dirigeants sont réputés coriaces et indéboulonnables dans le pays, plusieurs ministres qui se sont confrontés à eux, l’ont appris à leur dépens.
Le principal challenger, Ibrahim Foullah, hausse à son tour le ton et accuse tour à tour les délégués, observateurs, le Comité olympique sportif Tchadien (COST)...
C'est ainsi que la tutelle décide de se mettre dans la balance. Suspension donc du processus électoral en invoquant le retrait provisoire de la délégation des pouvoirs par le ministère des Sports.
L’annonce a été faite le 27 novembre 2020 par Madame Assel Nemadji, Directrice des Sports de Haut Niveau. Mais, la Fédération organise tout de même, l'assemblée générale.
Le Ministre des Routouang Mohamed entend, avec sa propre lecture et personnelle de la crise, ainsi faire le ménage. Évoquant une «situation dégradante qui sévit au sein de l’équipe dirigeante».
La situation devient confuse, les responsabilités avec. Tout le monde à raison et personne n'a tort. Le gouvernement Tchadien via son Ministère des sports est plus que jamais dans la posture d'une entité interventionniste. Pourtant et comme on le dit, les politiques et gouvernants devraient rester loin des affaires du football.
La Confédération africaine de football (CAF) essaie de prendre le dossier en main. Elle demande d’abord à mettre à sa disposition, un rapport détaillé de la situation. Ensuite, après analyse, la CAF se rend compte de plusieurs manquements qu'elle qualifie de graves violations des statuts de la CAF.
Dans la foulée, l'instance panafricaine de football, menace alors de suspendre le Tchad.
Les autorités Tchadienne ne l'entendent pas de cette oreille. Elles contestent et ne se laissent pas faire. Le Ministère des sports Tchadien est ferme sur son engagement. Exigeant que la Caf fait ce qu’elle doit faire mais que le «Tchad est souverain». Ça va de mal en pis. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) se rend compte de la gravité de la situation. L'ingérence des autorités dans les affaires du football, est constatée. Plusieurs appels et conseils sont lancés et donnés ; et sont restés sans suite. L'ingérence de la tutelle, est considérée comme manifeste.
Triste histoire pour un pays dont le football a déjà du mal à décoller... Notons qu’en 2016, l’État Tchadien avait déjà suspendu sa Fédération de football pour mauvaise gestion.