C'est ce vendredi 12 Mars que doivent se tenir, à Rabat, les élections du président de la Confédération Africaine de Football (CAF). À l'origine, quatre candidats devaient se disputer la succession d'Ahmad Ahmad (61 ans), dont la sanction d'inéligibilité infligée par la FIFA n'a toujours pas été levée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) : le Sud-Africain Patrice Motsepe (58 ans), l'Ivoirien Jacques Anouma (69 ans), le Sénégalais Augustin Senghor (55 ans) et le Mauritanien Ahmed Yahya (44 ans). Voilà pour la version officielle.

En coulisses, le panorama est moins limpide. En cause : une réunion tenue à Rabat les 27 et 28 février organisée à l'initiative du président de la Fédération Marocaine de Football, Fouzi Lekjaa, et de deux émissaires de la FIFA, Mattias Grafström et Véron Mosengo-Omba. L'entrevue secrète, qui impliquait les trois candidats de l'Afrique de l'Ouest (Anouma, Senghor et Yahya) aurait déjà réglé l'élection, avant le vote des 54 représentants, en vertu d'un «pacte» promettant le fauteuil à Motsepe, le candidat de Gianni Infantino, le président de la FIFA, un poste de vice-président à Senghor et Yahya et un strapontin de «conseiller spécial» à Anouma, qui s'est officiellement retiré de la course ce week-end dernier.

Lorsque a fuité la tenue de cette réunion, admet Anouma, « je n'ai pas senti un grand courant d'indignation chez les votants. J'ai donc donné mon accord à ce schéma après avoir longuement hésité et sondé mes équipes de campagne. Je ne voulais pas d'une guerre de succession qui aurait pu faire exploser la CAF. J'ai privilégié l'unité africaine car je ne souhaitais pas jouer seul les D'Artagnan. Mais je ne me suis pas aplati non plus. Et une surprise des 54 votants est également toujours possible...»