Lors d’un discours tenu à Malaga, Premier ministre espagnol sortant Pedro Sanchez a affirmé, samedi 2 septembre, que les joueuses de la Roja avaient donné « une leçon au monde » en se mettant en grève après l’affaire du baiser forcé et le refus de démissionner du patron de la fédération désormais suspendu, Luis Rubiales.
Le feuilleton se poursuit en Espagne. « Nos joueuses ont gagné deux fois : une fois sur le terrain, et ensuite en donnant une leçon au monde, une leçon d’égalité entre les hommes et les femmes », a déclaré le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, lors d’un discours à Malaga samedi 2 septembre, saluant la décision des 23 championnes du monde de ne plus porter le maillot de l’équipe nationale si la direction de la fédération de foot était maintenue.
Des femmes qui ont décidé de ne plus se soumettre »
Quelques minutes après le sacre mondial de la Roja, le 20 août à Sydney, le patron de la Fédération espagnole de foot, Luis Rubiales, a embrassé sur la bouche par surprise la numéro 10 Jenni Hermoso, provoquant l’indignation internationale.
« L’Espagne est un pays féministe », a expliqué Pedro Sanchez, parlant « des femmes qui ont décidé de ne plus se soumettre. Plus jamais. C’en est fini », en allusion au slogan scandé dans les manifestations de soutien à Jenni Hermoso. « C’en est fini (disent-elles) aux hommes, aux fiancés, aux maris, à leurs chefs, aux présidents de fédération sportives. C’en est fini », a-t-il répété, évoquant une « vague inarrêtable, géante ».
Puis se demandant « si cela a fait du mal à l’image extérieure de l’Espagne », le chef du gouvernement a estimé que « non : Je crois que la marque Espagne, c’est bien la réaction exemplaire des joueuses de la sélection espagnole de foot et la réaction de la société espagnole qui a dit, se joignant à elles, “c’en est fini”, avec toutes les conséquences que cela peut avoir, notamment pour les dirigeants ».
Quelques heures après le discours fracassant de Luis Rubiales dans lequel il annonçait se maintenir en fonction, jugeant ne pas devoir démissionner « à cause d’un petit bisou consenti », et dénonçant un procès intenté par un « faux féminisme », les 23 joueuses avaient annoncé qu’elles refusaient d’être convoquées pour la sélection tant qu’il n’y aurait pas de changement à la tête de la fédération. Ce discours avait été applaudi par la quasi-totalité de l’Assemblée générale de la fédération espagnole (RFEF), dont les sélectionneurs des équipes masculines et féminines.
La Fifa, qui avait ouvert une enquête disciplinaire contre Luis Rubiales, l’a suspendu le lendemain pour 90 jours « de toute activité liée au football au niveau national et international » dans l’attente de l’avancée des procédures en cours. Une procédure est également en cours en Espagne, auprès du Tribunal administratif du sport.